"Prions !"
(David Brown, coordinateur du réseau Revitalisation d’Églises du European Leadership Forum)
Quelle est la différence entre le processus de revitalisation d’une Église et les modèles de gestion du changement proposés pour une entreprise ? À bien des égards, il existe de grandes similitudes, car il s'agit de gérer le comportement d’êtres humains dans toute leur complexité, avec leurs péchés et leur potentiel. En fait, les Églises qui se sont engagés dans un processus de revitalisation n'empruntent pas des pratiques « du monde ». Au contraire ces pratiques s’inspirent plutôt du christianisme !
Et pourtant... il y a une grande différence ! Puisque nous savons qu'il y a aussi une dimension spirituelle, nous ne devons jamais oublier notre dépendance à l'égard de Dieu et la nécessité de son intervention. En un mot, nous devons PRIER !
Le livre Comeback Churches, écrit par Ed Stetzer, présente une étude portant sur 324 églises aux États-Unis qui ont vécu un processus de revitalisation et rapporte les facteurs qui ont conduit au changement. Voici quelques extraits de son livre (ma traduction) :
« Dans notre étude, la prière a reçu une note de 4,13 sur une échelle de 1 à 5. L'accent mis sur la prière a été un facteur important pour ces Églises. La prière est devenue vitale pour de nombreux responsables qui ont changé leurs priorités quant à la gestion de leur temps. Ces responsables ont aussi amené leurs églises à prier davantage.
Prier pour avoir de l'audace et pour que l'Esprit de Dieu soit à l’œuvre dans la vie des perdus, cela fait partie d'une stratégie d’évangélisation efficace. »
Le problème pour beaucoup d'entre nous qui sommes engagés dans la revitalisation des églises, c’est que nous sommes des activistes. Et par conséquent, la prière peut facilement être mise de côté ou évincée. Daniel Fodorean, qui dirige avec moi le programme de mentorat sur la revitalisation au sein du ELF, a écrit l’article ci-dessous sur ce sujet. Il m'a récemment confié que dans son Église chaque jeudi est une journée de prière et de jeûne, et que, tous les jours, on prévoit des moments de prière commune sur zoom (de 6h à 9h le matin et à l'heure du déjeuner entre midi et 13 heures), puis un moment de prière en présentiel dans les locaux de l'Église le soir entre 18h00 et 19h30.
Changer la prière pour changer l'Église
Daniel Fodorean, pasteur de l'Église Baptiste Béthanie, à Bucarest (Roumanie).
Comment entamer le processus de revitalisation d'une Église ? La prière fait partie de la première étape au cours de la période de lancement du processus, mais aussi tout au long de sa mise en œuvre. La phase initiale comprend la prière, l'évaluation de la situation de l'Église, la constitution d'une équipe et la planification. Il ne s'agit pas d'une prière de routine, mais d'une prière d’intercession pour que Dieu agisse dans ce mouvement de revitalisation. Habituellement, nous affirmons que le prière est la clé de la revitalisation, et pourtant nous voyons qu'il y a des Églises qui prient et ne font pas l'expérience de l'œuvre de Dieu en leur sein. Si la prière n'aboutit pas au changement, nous devons peut-être changer notre façon de prier. Alors quel type de prière apportera ce changement ?
1. La prière comme une quête et non comme un devoir.
On ne mettra pas l'accent sur la nécessité de prier, mais sur le désir de prier en sachant que Dieu a les réponses à toutes les situations. La prière n'est pas une fin en soi, mais une rencontre avec Dieu. C'est un plaisir de rencontrer Dieu et nous devons être prêt à accepter que Dieu nous montre ce qui ne va pas dans notre vie et dans notre Église.
2. La prière est une repentance personnelle et non une accusation des autres.
La stagnation et le déclin de la vie d'une Église locale suscitent la frustration dans le cœur de ceux qui sont conscients de l'état dans lequel se trouve l'Église, ce qui pousse certains d'entre eux à saisir toutes les occasions pour rejeter la responsabilité sur les autres. L'esprit qui domine ces prières est celui du jugement, et non celui de la repentance et du regret. En fait, il ne s'agit pas d'assumer collectivement l'échec dans nos prières, mais de demander pardon à Dieu pour nos échecs personnels qui, directement ou indirectement, ont contribué à l'état spirituel général de l'Église. Le meilleur exemple est la prière de Néhémie dans Néhémie chapitre 1. L'esprit de jugement à l'égard des autres, cette attitude d’arrogance qui nous fait croire que nous sommes meilleurs qu’eux, fait que Dieu n'entend pas notre prière (Jacques 4:1-3). La manière dont nous nous comportons avec les autres bloque ou facilite l'exaucement de la prière.
3. La prière est guidée par la Parole de Dieu, et non par des impressions personnelles.
Pour voir à quoi nous ressemblons, nous avons besoin d'un miroir. La Parole de Dieu est le miroir de la vie personnelle et communautaire avec Dieu. Le contenu de nos prières sera inspiré par les textes de l'Écriture. Par exemple, notre Église a retenu le Psaume 119 et nous avons prié à partir des versets qui demandent avec insistance « pour que je vive », une expression qui revient plusieurs fois dans ce psaume. La Bible donne corps à nos prières.
Si vous voulez changer quelque chose dans votre Église, n'hésitez donc pas à analyser attentivement la manière dont vous priez pour cette revitalisation.